Rayane et Estéban

Cette citation tirée de L’Armée des ombres, de Joseph Kessel, permet de percevoir sa vision de la résistance française :

« Les hommes qui publient ces feuilles sont inconnus, mais un jour on élèvera des monuments à leur œuvre. Celui qui trouve le papier risque la mort. Ceux qui composent les pages risquent la mort. Ceux qui écrivent les articles risquent la mort. Et ceux qui transportent les journaux risquent la mort. »

On voit que selon lui, les résistants sont prêts à risquer leur vie pour maintenir la résistance active. Il cite l’exemple de ceux qui participent à la fabrication et la transmission de journaux illégaux. Il montre qu’ils prennent tous de nombreux risques pour préserver et diffuser la pensée libre. A travers cette citation Joseph Kessel souligne l’importance de la solidarité des hommes et des femmes, ce qui reflète l’une des grandes valeurs françaises : la fraternité.

Joseph Kessel est né en 1898 en Argentine dans une famille juive. Il a passé son enfance en Russie puis il est parti à Paris pour pouvoir faire des études. Cependant il les arrête pendant la 1re Guerre mondiale pour s’engager dans l’aviation. Pendant la 2nde, il rejoint les Forces Françaises Libres. Grâce à ses expériences de guerre, il a écrit des œuvres abordant les thèmes de la fraternité et de la compassion envers son prochain. Plus tard, son plus grand succès Le lion lui a permis en 1963 d’être élu à l’Académie française.

Prenons l’exemple de deux résistants : René Bonissel et Roger Daubord.

René Bonissel est un résistant né le 25/12/1898 à Paris. Il était instituteur dans une école primaire parisienne. Il a été l’un des fondateurs du mouvement résistance Libération-Nord et a été chef pour la résistance du canton de Vanves et d’Issy-les-Moulineaux. Il a participé à la diffusion de tracts et a également falsifié des imprimés allemands. Il a aidé des réfractaires du Service du travail obligatoire (STO) à se cacher de la Gestapo. Il a aussi permis la communication entre différents pays alliés, en faisant des liaisons avec Londres et Alger et en y faisant passer des instituteurs souhaitant servir la France sous les ordres du général de Gaulle.

Individuellement, il risquait à tout moment de se faire arrêter et torturer par la Gestapo, d’être forcé à dénoncer ses amis résistants. Collectivement, ses actions ont permis la transmission d’informations importantes et la communication à travers les frontières. De plus, il a caché ou aidé plusieurs réfractaires du STO. On peut imaginer qu’individuellement, il y trouvait une certaine reconnaissance et probablement une certaine fierté.

Roger Daubord est né le 13/04/1896 dans la ville de Saint-Bouche. Il était directeur d’une école primaire de Saint-Ouen. Il a aidé des personnes à franchir la ligne de démarcation par l’intermédiaire de son frère garagiste. Il s’est mis en danger pour essayer de recruter de nouvelles personnes pour le mouvement de résistance à Saint-Ouen. Il a aussi sauvé et accueilli chez lui en secret un militant actif de la résistance, M. Berthelot, qui était recherché par la Gestapo. De plus, il a aidé des réfractaires du STO en les cachant.

Il a réalisé de nombreuses autres actions pour la résistance. Par exemple : fabriquer des faux-papiers, diffuser des tracts et journaux clandestins. Il a également participé à l’occupation de la mairie de Saint Ouen en travaillant sous les ordres de M. Pignochet. Individuellement, il prenait bien entendu le risque d’être emprisonné voire tué par les Allemands. Cependant, individuellement, il devait certainement être satisfait et fier de sauver des vies. Collectivement, il a mis à l’abri de nombreuses personnes en leur faisant passer la ligne de démarcation pour qu’elles se retrouvent en zone libre. Les risques collectifs étaient toujours présents puisque les résistants arrêtés étaient souvent torturés afin de dénoncer leurs camarades résistants.

Selon nous, pendant la seconde guerre mondiale, les résistants français portaient des valeurs fortes, telles que le patriotisme, l’altruisme et la solidarité.

En effet, lors de la résistance, les militants faisaient passer le bien de la nation française avant le leur et étaient prêts à se sacrifier pour elle. Par ailleurs, ils se souciaient beaucoup de bien d’autrui, lorsqu’il s’agissait des alliés bien entendu et prenaient des risques pour leur éviter les travaux forcés, pour les cacher des Allemands ou pour les faire passer en zone libre. Ils devaient également rester solidaires et se protéger les uns les autres. Lorsqu’un résistant était emprisonné il devait faire en sorte de ne pas divulguer d’informations secrètes sur les autres résistants et cela malgré les tortures des soldats ennemis.